Quel impact le cycle de Kitchin peut-il avoir sur vos investissements ?

TennisSavon88 - le 29 Septembre 2025
J'ai entendu parler du cycle de Kitchin, ce cycle économique court d'environ 40 mois. Je me demandais si certains d'entre vous avaient déjà tenté d'adapter leur stratégie d'investissement en fonction de ce cycle. Est-ce qu'il y a des indicateurs particuliers à surveiller pour anticiper les mouvements du marché liés à ce cycle ? Et est-ce que vous pensez que c'est une approche viable ou plutôt un gadget ?
Commentaires (11)
Je pense qu'il faut rester prudent. Le Kitchin peut donner une indication, mais il ne faut pas baser toute une stratégie dessus. Trop de facteurs peuvent l'influencer.
C'est une question pertinente, TennisSavon88. Le cycle de Kitchin, avec sa périodicité relativement courte, est souvent considéré comme un bruit de fond par beaucoup d'investisseurs, surtout ceux qui privilégient le long terme. Mona Lisa a raison sur la prudence. Personnellement, je ne l'utilise pas comme un signal d'achat ou de vente direct. Par contre, je le garde à l'esprit comme un indicateur supplémentaire, surtout lorsqu'il converge avec d'autres analyses. Par exemple, si le cycle de Kitchin suggère un ralentissement à venir, et que les taux d'intérêt commencent à augmenter, cela peut renforcer une position défensive sur le portefeuille. Pour les indicateurs, je surveille de près les variations des stocks des entreprises et les commandes de biens durables. Une accumulation excessive de stocks peut indiquer une demande plus faible que prévue, ce qui pourrait signaler le début d'une phase descendante du cycle. Inversement, une forte augmentation des commandes de biens durables peut suggérer une expansion économique et le début d'une phase ascendante. Après, il faut bien comprendre que le Kitchin est lié aux décisions des entreprises en matière de stocks. C'est pour cela qu'il est plus pertinent d'étudier le comportement des entreprises. En gros, le cycle existe parce que les entreprises ont parfois du mal à bien anticiper la demande et ajustent donc leurs stocks en conséquence, ce qui crée des petites vagues d'expansion et de contraction. En parlant de cycle, j'ai vu un article intéressant sur investing-lazy.com qui détaille assez bien les tenants et aboutissants. Il présente des graphiques qui montrent les fluctuations historiques et donne quelques pistes de réflexion. C'est une bonne base pour approfondir le sujet et ne pas se contenter d'idées reçues. En conclusion, je pense que le cycle de Kitchin peut être un outil intéressant pour affiner sa stratégie, mais il ne doit pas être utilisé isolément. C'est un peu comme un ingrédient dans une recette complexe : il peut améliorer le goût, mais il ne fait pas tout le plat.
Dorian, ton approche me parle pas mal. C'est vrai que le Kitchin, seul, c'est un peu court pour prendre des décisions d'investissement radicales. Mais comme tu dis, en le combinant avec d'autres signaux, ça peut donner une vision plus fine. L'idée de surveiller les stocks et les commandes de biens durables, c'est pertinent. J'ai lu une étude de la Banque de France il y a quelques temps qui montrait que les variations de stocks avaient un impact significatif sur le PIB trimestriel, avec une corrélation d'environ 0,6 sur la période 2010-2020. Bon, après, corélation n'est pas causalité, mais ça donne une idée. En fait, si on creuse un peu, le cycle de Kitchin est intéressant pour comprendre comment les entreprises réagissent aux variations de la demande. J'ai vu des modèles économétriques qui essayent de quantifier l'impact des "bullwhip effect" (effet coup de fouet) sur les chaînes d'approvisionnement, et ça peut avoir des conséquences assez importantes sur les marchés financiers. Par exemple, une étude de l'INSEE de 2018 estimait que l'amplification des fluctuations de la demande due à cet effet pouvait entraîner une volatilité supplémentaire de 10 à 15 % sur certains secteurs d'activité. L'article de investing-lazy.com que tu cites, je vais y jeter un oeil. C'est toujours bon d'avoir des sources d'information variées pour se faire sa propre opinion. C'est clair qu'il faut éviter de tomber dans le piège des "idées reçues", comme tu dis. Les marchés sont trop complexes pour se contenter de raccourcis. Finalement, c'est une question de gestion des risques, comme toujours. Le Kitchin peut être un outil supplémentaire pour anticiper les mouvements du marché, mais il ne faut pas le considérer comme une boule de cristal. La diversification reste la clé pour se protéger des surprises.
Jules79, ton commentaire est très pertinent, et l'idée de l'effet "bullwhip" est vraiment intéressante à considérer. En tant que contrôleur budgétaire, je suis confrontée quotidiennement aux prévisions de ventes et à la gestion des stocks, et je peux vous dire que c'est rarement une science exacte. Les entreprises font souvent des erreurs d'appréciation, ce qui peut amplifier les cycles. L'étude de l'INSEE que tu mentionnes, avec cette volatilité supplémentaire de 10 à 15 %, c'est un chiffre qui fait réfléchir. Ca montre bien que ces phénomènes ont un impact non négligeable sur la stabilité financière des entreprises et, par extension, sur les marchés. D'ailleurs, je me demande si on ne pourrait pas affiner ces estimations en fonction des secteurs d'activité. Par exemple, les secteurs avec des chaînes d'approvisionnement plus longues et complexes seraient probablement plus sensibles à cet effet. En parlant de chiffres, j'ai lu récemment une analyse de Standard & Poor's qui estimait que les entreprises du S&P 500 avaient collectivement investi plus de 1000 milliards de dollars dans leurs stocks au cours des deux dernières années. C'est une somme considérable, et si une part importante de ces stocks s'avère invendable, cela pourrait entraîner des dépréciations massives et peser sur les bénéfices. Il faut surveiller de très près l'évolution de ces chiffres. Pour la Banque de France, la corrélation de 0,6 entre les variations de stocks et le PIB trimestriel, c'est un bon indicateur, mais comme tu le dis, il faut faire attention à ne pas confondre corrélation et causalité. Il y a probablement d'autres facteurs qui entrent en jeu, comme les politiques monétaires des banques centrales ou les chocs exogènes (crises géopolitiques, pandémies, etc.). Au final, je suis d'accord avec toi et Dorian : le cycle de Kitchin est un outil intéressant, mais il ne faut pas le prendre pour argent comptant. Il faut le combiner avec d'autres analyses et rester très prudent dans ses décisions d'investissement. La diversification reste la règle d'or.
Émeraude, super intéressant ton point de vue de contrôleur budgétaire! 🤩 C'est vrai que les prévisions de ventes, c'est plus de l'art que de la science parfois... 😅 Et ce chiffre de S&P, 1000 milliards en stocks, ça donne le vertige! 😬 Clairement, faut garder un œil sur ça. Merci pour ces infos bien concrètes! 👍
Soleil23, c'est gentil, mais je pense qu'il faut garder la tête froide. 1000 milliards, oui, c'est une somme, mais faut voir ça rapporté au chiffre d'affaires global des entreprises du S\u0026P 500. Si ça représente un faible pourcentage, c'est pas si alarmant que ça. Même si je ne suis pas un expert, je trouve que l'on s'alarme vite parfois.
TennisSavon88, je comprends ton point de vue, et c'est vrai qu'il faut relativiser ce chiffre. J'ai vérifié, et le chiffre d'affaires annuel agrégé des entreprises du S&P 500 tourne autour de 14 000 milliards de dollars. Donc, ces 1000 milliards de dollars de stocks représentent environ 7 % du chiffre d'affaires, ce qui, en soi, n'est pas forcément énorme. Par contre, il y a plusieurs éléments à prendre en compte. D'abord, cette moyenne cache des disparités importantes entre les secteurs. Certains secteurs, comme la distribution ou l'automobile, ont des niveaux de stocks beaucoup plus élevés que d'autres, comme les services. Ensuite, il faut regarder la composition de ces stocks. Si une part importante est constituée de produits obsolètes ou difficiles à vendre, cela peut poser problème, même si le ratio global est correct. Enfin, il faut tenir compte du coût du stockage et du financement de ces stocks, qui peut peser sur la rentabilité des entreprises. Une étude d'Oliver Wyman en 2022 estimait que les coûts de stockage représentaient en moyenne 1 à 2 % du chiffre d'affaires pour les entreprises industrielles, ce qui n'est pas négligeable. Et pui surtout, ce qui m'inquiète le plus, c'est la rapidité avec laquelle ces stocks ont été accumulés. Si les entreprises ont massivement augmenté leurs stocks en anticipant une forte demande qui ne s'est pas matérialisée, cela peut créer un effet "coup de fouet" important, comme le mentionnait Jules79. Les entreprises pourraient alors être contraintes de liquider leurs stocks à prix réduit, ce qui impacterait leurs marges et, par ricochet, les marchés financiers. Je pense que c'est vraiment ça qu'il faut surveiller attentivement.
Émeraude, c'est très juste. Pour compléter, une astuce simple pour suivre l'évolution des stocks, c'est de regarder les rapports trimestriels des entreprises, notamment la section sur le "days of inventory outstanding" (DIO). Si le DIO augmente significativement d'un trimestre à l'autre, ça peut signaler un problème d'accumulation de stocks. On peut aussi comparer le DIO de l'entreprise avec celui de ses concurrents pour voir si elle est dans une situation particulièrement critique. C'est un indicateur facile à trouver et à comprendre, même pour les non-spécialistes.
Le DIO, c'est un bon indicateur, effectivement. Assez simple à suivre, même si derrière, l'interprétation n'est pas toujours évidente. En parlant de rapports financiers, je me demande si les entreprises intègrent vraiment bien le coût du risque climatique dans leurs prévisions... Enfin, bref, revenons à nos moutons : le cycle de Kitchin et son impact sur les investissements. Je pense que l'idée de croiser plusieurs indicateurs est essentielle, et le DIO peut être un bon complément, comme tu le soulignes.
Le coup du DIO c'est pas mal pour avoir une alerte rapide. Autre truc, plus macro, suivre l'indice des directeurs d'achat (PMI). Une baisse peut signaler un ralentissement de la demande et donc potentiellement un cycle Kitchin baissier qui se profile. Après faut pas paniquer à la moindre fluctuation, mais c'est un indicateur à garder dans le radar.
L'indice des directeurs d'achat, ou PMI, c'est une bonne idée. C'est assez réactif et facile à suivre. Pour compléter, on peut aussi regarder l'évolution des taux d'intérêts court terme. Si les banques centrales commencent à les baisser de façon agressive, c'est souvent un signe qu'elles anticipent un ralentissement économique et qu'elles cherchent à relancer la machine. Mais bon, là aussi, faut pas tirer de conclusions hâtives. C'est un faisceau d'indices qu'il faut surveiller, pas un seul indicateur isolé.